Kigali: Le Président de la Commission Européenne, le Luxembourgeois Jean Claude Juncker, se félicite de la libération sous caution de l’opposante rwandaise Diane Rwigara et de sa mère Adeline Rwigara.
«Je me félicite vivement que la libération sous caution de la défenseuse des droits de l’homme Diane Rwigara et de sa mère Adeline Rwigara ait été acceptée par la Haute Cour de Kimihurura au Rwanda », indique Jean Claude Juncker dans une déclaration.
Jean Claude Juncker poursuit en disant que « la Commission européenne continuera à apporter son soutien au Rwanda dans ses efforts pour promouvoir les libertés fondamentales. »
L’opposante Diane Rwigara et sa mère ont été remises en liberté sous caution hier le 05 octobre en attendant la réouverture de leur procès le 7 novembre.
En revanche, elles se sont vues notifier par la Cour l’interdiction de quitter la capitale rwandaise sans autorisation préalable et l’obligation de remettre chacune leur passeport, qui avait déjà été confisqué au moment de leur arrestation.
Diane Rwigara, et sa mère, ainsi que quatre personnes vivant à l’étranger, sont inculpées d’«incitation à l’insurrection ou aux troubles parmi la population».
Diane Rwigara a également été inculpée de «fabrication ou falsification de documents» et «usage de faux», tandis que sa mère Adeline est inculpée de la charge supplémentaire de «discrimination et pratiques sectaires».
La mère et la fille sont aussi inculpées d’évasion fiscale. La famille Rwigara est en effet sommée par le fisc rwandais de payer près de cinq millions d’euros d’arriérés et d’amendes dans le cadre du recouvrement de l’activité économique de l’usine Premier Tobacco Company.
Fille du très connu commerçant Rwigara Assinapol qui n’est plus, Diane Rwigara avait tenté de se présenter à l’élection présidentielle d’août 2017, avant de voir sa candidature invalidée.
Son père Rwigara Assinapol est décédé en février 2015 suite à un accident de roulage, selon la police. Depuis, femme et enfants du défunt contestent la version accidentelle et dénoncent un « assassinat » par le régime au pouvoir à Kigali.
Avant leur arrestation, les membres de la famille Rwigara avait même envoyé une lettre au Président rwandais Paul Kagame réclamant une enquête et une protection, car, disaient-ils, ils se sentaient en danger.
Le businessman Assinapol Rwigara avait fait fortune dans l’industrie et l’immobilier. Dans les années 1990, il avait financé le Front patriotique rwandais(FPR), alors rébellion, qui a pris le pouvoir après le génocide en 1994. (Fin)